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Sur Aucune Carte
02:58
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Il y a un devenir, qui demeure en chaque chose et pas une
ligne de notre prose dans leurs livres. Une rupture qu'on
désire, une question qu'on repose selon nos mots, en
toute chose nous délivre. Nos histoires singulières sont
encore à écrire. Repartir de soi, pour mieux s'abandonner,
une façon de se répéter « ne crois pas avoir de droits ».
Plus de norme, plus de loi, pas de justice à retrouver ; un
chemin à dessiner, une éthique de la joie.
« Mais qu'est-ce que ça veut dire, ces distances
indivisibles qui se modifient sans cesse ? »
Il n'y a pas de mond à sauver, mais des mondes à
construire, des fragments à trouver.
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2. |
Alice, 1977
02:13
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Il y a la pureté étouffante qui se garde de toucher quoi
que ce soit, celle qui fait triompher la posture, sur chaque
geste, sur chaque mouvement.
« Le pouvoir n'est pas seulement là où se prennent des
décisions horribles, mais partout où le discours enlève
le corps, la rage, le hurlement, le geste de vivre. »
Mais comment vivre ? Car ce qu'il nous faut à présent
c'est un nouvel imaginaire, pour esquiver les pièges de
notre temps, capable de passer au travers. Il n'y a pas de
pureté de quoi que ce soit, pour nous qui ne jouons que
de malchance, il y a l'amour, les corps qui dansent, une
manière d'être au monde et à soi.
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3. |
K. & K.
03:42
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Il y a ce qu'on a cru être vrai, le « MOI », le « JE »,
ces tristes fictions, des promesses de vies augmentées,
d'accomplissement individuel, que l'on passe son temps
à chercher là où partout nous sommes seuls, parce que
nulle part de toutes façons. Il n'y a rien de plus détestable
que ce qui persiste par la force de l'habitude.
« Et si, quant à moi, ma nature se délivre
de sa coutumière imperfection,
Si le sang se délivre de sa coutumière imperfection d'antan :
Alors, assurément, cela ne provient pas
de toutes les choses mauvaises,
Mais de ce que mon sang, ma chair, de natures imparfaites,
Se secouent et rejettent loin d'eux leur imperfection.
Pour celui dont la face n'est divisé d'aucun signe,
Tu les prononceras en abondance, les paroles,
Pour tous les destinés à la terre indestructible,
À la terre éternelle que nulle petitesse n'altère.
Toi. Vous ! »
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4. |
Parrêsia
03:09
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Il y a ce que nous ont appris les faussaires,
dans la résonance, dans l'écho, dans la surenchère.
« Tant va la croyance à la vie, à ce que la vie a
de plus précaire, la vie réelle s'entend, qu'à la
fin cette croyance se perd. »
Apprendre à dessiner les flammes qui ornent les lignes de
crêtes, sur lesquelles dansent évidemment ceux pour qui
la vie est une fête. Séchées les larmes, hauts les cœurs, de
ceux qui habitent en poètes !
« Bâtir. Habiter. Penser. »,
Voilà l'esquisse d'une vérité, une ligne fabuleuse à
dessiner puisque l'époque demande des vérités.
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5. |
Parades
03:13
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Il y a ce nombre incalculable, de batailles menées en
secret pour nous décoller à notre ombre. Il y a ces
mondes impénétrables, sensibles et croissants dans nos
ventres, quand le « NOUS » remplace le « ON ».
Vous nous avez fait en nous sachant malheureux et vous
voudriez que nous le soyons aussi, qu'à notre tour nous
portions les larmes que vous n'avez pas réussi à sécher.
Car au fond vous saviez qu'il y a ici ni printemps, ni été,
ni lendemains enchantés.
Des parades pour percer la nuit, des balades pour crever
l'ennui. Il y a là une guerre, diffuse mais palbable, un
procès de civilisation, de pacification vulgaire.
« Eh bien la guerre ! »,
la seule valable, une vérité invincible. Tu n'habiteras nulle
part, il y a nulle part où habiter, maintenant que les flammes
sont partout.
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6. |
Aux Contrevents
02:53
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Il y a au départ ce mensonge, que l'on a trop souvent
entendu, dont nous nous sommes défendu et que nous
avons pourtant étonnement fait nôtre : « On ne peut plus
rien faire à présent, tout est déjà perdu, qu'y a-t-il à
attendre maintenant » ? Tout justement, nous ne sommes
plus jamais tout à fait seul, vraiment. Voilà peut-être
même le secret des vivants, ceux qui vibrent, qui sentent,
sont traversés par les vents. C'est marre du noir, des
chants inconsolables qui crient au désespoir, qui glacent
et paralysent. Il faut des mots qui disent notre joie
imbattable, celle qui fait lâcher prise et brûle dans nos regards.
« Qu'importe où nous allons, honnêtement.
Je ne le cache pas [...] Qu'importe ce qu'il y a
au bout. Ce qui vaut, ce qui restera. »
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7. |
Sorbonne, 1968
02:41
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Il y a peu de choses qui trompent les affres du temps,
la joie évidemment, l'amitié dont on dispose ;
« Tout ça a prouvé, Carmela,
que la Commune n'est pas morte. »
Il y a des lieux de vie, il y a des lieux de vitalité, il y a des
lieux pour les vivants, qu'il s'agit maintenant de trouver.
« Les mouvements n'en finissent plus de faiblir et de
s'essouffler » affirment les journaux affolés, catégoriques
et résolus.
« Après Dieu, l'art est mort,
que les curés ne se la ramènent plus.
Contre toute survie de l'art
Contre le règne de la séparation. »
Toutes les choses sont communes, voilà bien une
certitude pour la date opportune dont ceci n'est que
le prélude.
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8. |
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Il y a encore des souvenirs du temps bon, qui rompent le
sort, réactivent les passions. Ce qui nous rend fort, nous
délivre à raison, redonne corps à ce qui bâtit la maison.
Car toutes les villes sont semblables et sans saveur, sans
deux ou trois êtres pour leur redonner « cette épaisseur qui
manque tant aux choses », pour réconcilier les vivants.
À ces amis, forcément. D'aussi loin qu'on se tienne, il n'y a
peut-être que ça qui nous sauve du désastre, de la perte, des fracas.
D'aussi loin que se tiennent nos récits à plusieurs voix, qui disent
l'amitié vraie, sans les mots mêmes, parfois.
« Siffle des airs voyous, marche le regard dur,
Dans les joncs ton talon écrasant des couvées
Découpe dans le vent en coquille dorées
L'air des matins d'avril et cravache l'azur. »
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9. |
Comment Faire ?
03:10
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« Il y a vingt ans, c'était le punk, le mouvement de 77,
l'aire de l'Autonomie, les Indiens métropolitains et la
guérilla diffuse. D'un coup surgissait, comme issu de
quelque région souterraine de la civilisation, tout un
contre-monde de subjectivités qui ne voulaient plus
consommer, qui ne voulaient plus produire. »
Elles ont quitté les usines, elles ont quitté les foyers, elles
ont marché au plus loin et promis de ne jamais rentrer. Ce
dont ils nous accusent c'est de conspirer. Mais conspirer
veut dire respirer ensemble. À nos façons nous sommes
leurs fils et leurs filles, de ceux qui marchent sans savoir
où aller, enfants perdus, s'avançant déballés, conspirant
sous nos allures volubiles.
« Qu'est-ce que je peux faire ? Je ne sais pas quoi faire. »
Plus de ligne de chance, puisqu'à l'évidence c'est rarement
une chance, la guerre.
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10. |
Godot
02:48
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Il y a ce moment qui dit que tout est à réinventer, ce
temps révolu, ces fleurs fanées. Un rideau sur scène pour
tenter de cacher ce qu'on ne croit plus pouvoir nous sauver.
Aucune forteresse n'est assez sûre pour se protéger
du monde qui nous entoure, aucun fragment ne survit
retranché, loin des puissances qui nous parcourent.
« Ce qui est certain, c'est que le temps est long dans ces
conditions, et nous pousse à le meubler d'agissements qui,
comment dire, qui peuvent à première vue paraître
raisonnables, mais dont nous avons l'habitude. Tu me diras
que c'est pour empêcher notre raison de sombrer. C'est une
affaire entendue. Mais n'erre-t-elle pas déjà dans la nuit
permanente des grands fonds ? »
Pour bâtir la maison, il faudra commencer par se déserter :
rompre avec ce monde, faire sécession, c'est se déserter,
soi-même.
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